❑ Les mères issues des peuples Bushinengue et du fleuve : caractéristiques et hypothèse - les bébés-anomiques
Les peuples du fleuve, nous l'avons dit, sont en grande partie issus de lignées d'anciens esclaves, donc de populations réduites en esclavages, déportées et exterminées au travail en étant dépossédées de leur existence jusqu'à leur corps. Fuir dans des forêts inconnues au prix d'être pisté par des chasseurs de têtes en mal de capture, cherchant les traces des fuyards dans la brousse en se demandant quelles tortures ils allaient commettre une fois leur cible capturée, devait pour des esclaves être moins rationnel que le suicide. Pourtant, nombre d'entre eux l'ont fait et ont décidé de payer tel le le loup de la fable de La Fontaine, le prix de leur liberté : la lutte, la faim, la peur.
Ils ne furent reconnus citoyens français qu'à la toute fin des années 1960, date à laquelle l’appellation dépréciative de « primitifs » leur fut sans générosité apparente, retirée. La taille de leur population est difficile, là encore, à appréhender. 8 % de la population Guyanaise pourrait être catégorisé comme étant des Bushinengue selon Zouari (2015), mais ce serait sans compter les Surinamais et Guyaniens, qui ont pourtant des habitus et modes de vie très similaires. Conan estime ce nombre à 65.000, soit 20%, ce qui fait un delta suffisant entre les estimations pour ne pas prendre le risque d'avancer un nombre qui se voudrait représenter une réalité somme-toute très mouvante.
L'infrastructure originelle de ces peuples se compose de deux éléments majeurs : l'abattis, le champ restreint cultivé avec habilité tout au long de l'année, et le fleuve. L'abattis est ce que Gérard Haddad qualifie de chantier primaire dans le sens où il nécessite le déploiement d'une activité de travail éventuellement conjointe, mais non coordonnée pour ne pas dire nécessairement non-coordonnée. Plusieurs personnes peuvent travailler sur un abattis mais le travail des uns n'impacte pas nécessairement le travail des autres. Naviguer sur le fleuve est en revanche un chantier secondaire et s'inscrit dans une coordination entre différents lieux géographiquement distants et entre les membres d'une même embarcation.
Hommes et femmes peuvent être employés sur l'abattis, en revanche la navigation est principalement un métier masculin. La conséquence en est que les femmes sont majoritairement sédentaires quand les hommes vont plutôt avoir une habitude de migration temporaire, de résidences multiples, de foyers multiples. La division sociale du travail implique une répartition des pouvoirs, une répartition genrée où la femme accepte parfois avec difficulté de ne pas avoir un pouvoir total sur la production mais garde un pouvoir domestique tel qu'il faut bien se garder de considérer ces sociétés comme étant totalement patriarcales. La division sociale du travail a en effet conduit les modes familiaux à s'organiser autour des femmes (matrifocale) voir chez les Ndjuka, sur un mode matriarcale. Le refus de certaines mères de laisser les pères reconnaître les enfants pousse même à envisager des modes matrilinéaires.
Les héritages n'étant pas élevés, il est difficile de savoir comment ils sont transmis néanmoins les entretiens que nous avons conduits et les situations que nous avons vécu nous pousse à envisager les peuples du fleuves, surtout les Ndjuka qui sont reconnus comme la seule société réellement matriarcale sur le sol Français mais que nous avons peu observés et les Saramacas, principale ethnie issue du fleuve présente sur l'île de Cayenne, comme étant des sociétés pleinement matriarcales. Les hommes sont assez peu concernés et sont littéralement excentrés de la vie familiale. Par exemple, en cas de dispute dans un couple, chez les Saramaca, la famille du mari se rend chez la famille de la femme qui l'accueille afin de régler le conflit. À l'issue du règlement, ce sera dans l'essentiel des cas à l'homme de faire contrition. Les observations de la notion qui suit n'ont pas été systématiques et ne se rapportent qu'à des entretiens mais elles nous poussent à envisager que le pouvoir social s'exerçant sur les hommes n'a pas la même provenance que le pouvoir social s'exerçant sur les femmes. Chez ces dernières, la tradition est le médium, le décorum, l'habit de ce pouvoir. Il s'exerce à travers des rituels, des bains, des cérémonies. Le pouvoir des hommes nous paraît être d'avantage la ritualisation d'une violence dont la chasse est une expression. Le père d'un de nos patients, nous regardant de haut, nous a demandé d'où nous venions, avant de répondre : « Moi, je suis Boni, je suis un guerrier » et de rajouter une sentence graveleuse qui eut le don de faire rire sa compagne. Notons que les Boni nous ont semblé être une ethnie, à n'en pas douter, patriarcale.
Nous avons noté et cette fois par des observations et entretiens systématisés, la façon dont les femmes vivent fréquemment en communauté dans des appartements ou des maisons sans qu'une seule place ne soit réservée à un homme. Les femmes rencontrent les hommes, ont des rapports sexuels avec eux hors du foyer mais s'en retournent ensuite vivre chez leur mère, très souvent chez une « tante » ou chez la mère d'une amie dans le cas où elles sont livrées à elle-même.
La corésidence nous a semblé assez peu pratiquée. Chez les Saramaca, la corésidence paraît fréquemment être envisagée du côté du père ; nous n'avons pas trouvé de situation où elle était durable. Lorsqu'une femme s'en va, il nous a semblé qu'elle prenait systématiquement avec elle son bébé.
En ce qui concerne la corésidence côté maternel, le seul cas que nous avons observé, l'homme était poussé vers la sortie par une tante, une femme résident pourtant hors de ce domicile. Bref, moins que le couple avec le mari, le repère familial nous a paru sans trop de nuances possibles être la mère au mieux, le substitut de mère au cas où celle-ci serait décédée ou éloignée.
Une pratique majeur se doit d'être évoquée, elle se rapproche de ce que les Haïtiens nomment « les restavèc » sans que le terme soit repris par les bushinengue ou alors n'avons nous pas identifié de terme vernaculaire. Les « Restavèc » sont les enfants confiés à une « tante » par leur mère, ou bien à une famille (dans le sens ou "être confié à une famille" sous entend être confié à une famille qui accueille), à partir du moment où la mère estime ne pouvoir assumer l'éducation de ses enfants1.
Les enfants de toute une fratrie peuvent ainsi se retrouver placés au sein d'une cellule familiale qui n'est pas la leur, loin des yeux de leur mère. Isolés, parfois spoliés de leurs documents d'identité et de l'argent qui leur est envoyé, les filles surtout sont sommées de réaliser en continue un travail domestique. Les violences sont fréquentes, au moins psychologiques du fait de la claustration subie, des injonctions et dénigrement, parfois physique. Il existe aussi des viols. Ces viols ne viennent pas nécessairement de cette structure d'accueil mais de l'isolement causé par cet « accueil » rendant les enfants, les filles en premier lieu, plus vulnérables à la prédation des « oncles » ou relations du voisinage. Les enfants accueillis ne sont pas envoyés à l'école, ils vivent ainsi dans une situation d'esclavage totale.
Peut-être est-ce notre principale découverte à notre arrivée sur le territoire, nous le soulignons, l'esclavage existe encore en Guyane.
L'esclavage ou les situations de quasi esclavage existaient sans aucun doute avant l'évolution de l'infrastructure datant des années 2010 dans l'ouest Guyanais. Elles sont la marque des anciennes sociétés ayant eu à subir l'esclavage sur une période et des modalités soutenues, comme c'est le cas en Haïti ou le phénomène de « zombis », ces personnes empoisonnées à la manière décrite ci-dessus et gardées en captivités, existe toujours même si peu de cas nous ont été rapportés2. Les groupes sociaux ont une inertie dans leur dynamique. C'est un des piliers de tout groupe institué, ce qui permet d'ailleurs de le catégoriser comme en étant un. La sédimentation des faits sociaux conduit les construits sociaux à perdurer dans le temps et les modes de domination et d'exploitation à persister.
En attendant le phénomène de Restavèc demeure. Nombre de mère nous ont expliqué avoir grandie en dehors de leur cadre familial, dans des familles. L'enfant n'est pas une marchandise, une chose réifiée, néanmoins il est une entité qui peut se prendre, se donner, se prêter et, dans certains cas, se voler.
Une situation où nous sommes intervenus mérite ainsi d'être évoqué. Un enfant est pris en soin en HAD pour prématurité et suite à des problèmes gastriques qui iront croissant pendant plusieurs mois. Nous faisons un bilan d'entrée dans une maison de Cogneau-Lamirande où réside un de ces partie de femme issues du fleuve, des Saramaca. Quelques hommes passent au domicile, peu s'y arrêtent longtemps. La femme qui s'occupe du patient, le nourrisson, nous explique assez vite ne pas être sa mère. Cette femme a eu deux enfants (qui ne sont pas présents au domicile, ils sont chez une tante à Saint-Laurent) qui ont aux alentours de 10 ans à présent. Elle nous explique : « c'est le bébé de ma sœur, j'étais très contente lorsqu'elle est tombée enceinte ». Après quelques entretiens, elle expliquera ce contentement : « je me disais que je n'aurai plus d'enfants. Qu'elle en ait un, c'était une chance, c'est comme mon enfant, c'est moi qui m'en occupe. D'ailleurs, lorsqu'elle était enceinte, j'écoutais le bébé bouger dans son ventre et je lui disais 'ton bébé, c'est mon bébé'. » Nous demandons où est la mère du nourrisson, celle qui a accouché de lui. Elle est sur le fleuve, retenue par des cérémonies, des bains de feuille à réaliser de façon traditionnelle. La raison en est que la famille a été atteinte par une malédiction chembwa, la mère du nourrisson semble avoir fait une erreur ou plus précisément une erreur lui-a-t'elle été attribuée de ce que nous percevons des explications qui nous sont données. Elle doit donc réaliser ces rituels jusqu'à ce que la malédiction soit levée. Elle pourra après une longue période retrouver son fils. Étonnés, nous finissons par nous exclamer un brin sarcastique : « elle tombe bien au final, cette malédiction. Ça vous permet de vous occuper d'un enfant, d'en avoir un, et sans avoir à accoucher en plus ». La tante sourit et répond sans avoir apparemment relevé l'ironie : « oui, c'est vrai ».
La seule interprétation que nous pouvons attribuer à cette situation, c'est que la tante a réussi à s'approprier l'enfant de sa sœur, pour ne pas dire qu'elle le lui avait volé. Le chembwa sera tombé à point pour éloigner la mère sur le fleuve et lorsque celle-ci reviendra enfin, libérée de ses contraintes, pour retrouver son bébé, il nous semblera que rien ne sera réellement fait dans la structure familiale pour qu'elle puisse s'occuper de son fils. Ce sera d'ailleurs une des seules mère, en deux ans, à nous appeler pour un entretien, qui sera au final assez peu soutenu. Nous expliquerons cette attitude par une tentative de cette femme visant à s'approprier le soin en HAD en rencontrant les professionnels intervenus dans le soin de son fils pour prendre une place centrale dans ce soin et éloigner sa sœur.
Nous ne savons pas exactement comment la situation a évolué, mais au moment de la sortie HAD, la tante s'occupait toujours du fils de sa sœur.
Pour finir sur la question des enfants placés et de ce qu'ils subissent, nous avons observé des divergences dans les fratrie vis-à-vis de la façon dont les parents s'occupent des enfants qui leur sont confiés. Les enfants acceptent mal de voir leurs cousins ou cousines ou même leurs compagnons de jeu être mal-traités. Nous avons eu, de la part d'une de ces mères qui avait été placé, le témoignage d'une relation forte avec un de ces enfants de la fratrie d'accueil qui avait rompu avec sa mère parce qu'il n'acceptait pas la dispense des mauvais traitements. Il nous est difficile d'attester de la fréquence de ces attitudes.
Un point sur lequel nous souhaitons appuyer est le changement social en cours dans les sociétés du fleuve qui soumet à rude épreuve la structure familiale. Ces sociétés évoluent très rapidement : Sandrine Ribes, dans une thèse de 2019 où l'approche des peuples du fleuve semble seulement se baser sur les travaux de Vernon des années 1970, paraît presque étonnée de ne pas retrouver ce qu'il faut bien selon nous nommer un « folklore traditionnel ». C'est que ces peuples ne s'y retrouvent plus, eux non plus, nécessairement : entre la pression sociale, la violence intrafamiliale, la violence sociale (la criminalité), l'évolution de l'infrastructure, la pauvreté, les personnes sont soumises à la possibilité, pour ne pas dire la nécessité de réaliser des choix nouveaux, dans des contextes nouveaux. Dans ce cadre, la thèse du démographe Claude Conan de 2019 nous semble mieux rendre compte de l'actualité de ces populations.
L'évolution de l'infrastructure concerne à la fois l'offre scolaire croissante, un bâtis en dur en pleine expansion, un réseau routier de qualité croissante quoique toujours défaillant, un service hospitalier de meilleur qualité en dépit de problèmes récurrents. Internet est un élément majeur : des mères et leurs enfants passent des heures devant les réseaux sociaux à la mode, à faire défiler des images de petit chat, de gâteaux, etc. Enfin, les familles sont réparties sur deux territoires nationaux différents et les passages transfrontaliers ne se font plus seulement sur les berges des fleuves mais dans la profondeur. Conan rappelle que les séjours longs des femmes hors des villages est une pratique récente.
Par conséquent la structure familiale est soumise à évolution alors que des problématiques presque totalement étouffées, demeurent.
Un passage de Conan (2019) évoque ce changement qui : « n’a pas manqué de générer des problèmes pour les villages du Suriname : les abattis n’étaient plus défrichés et la pénurie de nourriture se faisait sentir, les rites religieux et les obligations sociales n’étaient plus suivis correctement. Le déséquilibre du sex ratio provoqua une augmentation de la polygamie ; les épouses allèrent vivre avec leur époux pour mieux rivaliser avec les coépouses, chose inenvisageable autrefois car contraire à la coutume saamaka. Normalement, tout homme qui partait en Guyane subissait une pression pour revenir au bout de 3 à 4 ans ».
Le développement des infrastructures participe du changement social, continue Claude Conan en se basant sur les travaux de Jean Moomou : « les changements de mode de vie, l’éducation, les prestations sociales, l’économie moderne et l’intervention de l’administration dans l’organisation politique projettent brusquement, à partir de 1970, les Aluku dans la modernité. L’histoire du peuple n’est plus transmise, parce que les jeunes poursuivent leurs études à Cayenne et ne restent pas au village. Le pouvoir du gaan man se trouve dilué dans le système français. Il existe un hiatus entre les générations : les jeunes parlent et écrivent la langue des colonisateurs (…) l’acculturation a bien eu lieu. Les mouvements évangéliques ont gagné les villages bushinenge qui avaient résisté jusque là : la transmission orale n’existe presque plus. Aujourd’hui, l’assimilation culturelle des Bushinenge existe »
Plusieurs éléments méritent selon nous d'être appuyés : les jeunes ont désormais la possibilité de fuir une contrainte sociale d'une part et d'autre part, la déliaison créée par ce changement impacte en retour les rapports sociaux. La rupture dans cette transition sociale est aussi une rupture dans la transmission intergénérationnelle : les mères, dans bien des cas, ne sont plus capables de s'occuper de leurs enfants en ce qu'elles ne sont pas en mesure d'appréhender leurs attitudes, d'y répondre, et de stimuler les nourrissons. Le jeu n'existe plus, la tendresse est souvent absente.
L'avortement est globalement considéré comme un meurtre, ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas de recours à l'IVG, ils nous semblent limités. Nombre de mères nous ont dit y voir un assassinat auquel elle ne souhaitait pas se livrer. Cette représentation va selon nous dans le sens d'une éducation à la sexualité bâclée et prenant guère en comte la rationalité des jeunes femmes et jeunes hommes venant du fleuve. Les violences obstétricales sont aussi très nombreuses et ne peuvent être attribuées à la culture sinon à la culture des soignants métropolitains exerçant dans bien des cas pour des raisons douteuses dans les DOM-TOM.
Avec un recours mal-adpaté à la contraception, dans des espaces sociaux oscillant entre
-un pôle caractérisé par une faible responsabilisation des hommes envers la condition des femmes d'autant plus que la criminalisation des rapports sociaux est importante sur le fleuve du fait du nombre de « mûles » tombant dans le trafic de cocaïne ;
-le pôle caractérisé par la transition sociale entre une rationalité Bushinengue issue d'un contexte socio-historique contingent, une rationalité s'étiolant dans un processus de transformation sociale.
Nous ferons cette fois une hypothèse, dans le cadre de nombre de maternité chez les mères issues des ethnies du fleuve de « bébé-anomique ». Nous qualifions ici le fait, pour les mères issues des groupes Bushinengue, de se trouver confronté à la maternité et de devoir y faire face avec une double rationalité :
-une rationalité dépendant de l'instance sociale-historique (d'aucun évoqueraient la tradition) valorisant la maternité, faisant de celle-ci un acte de personnalisation
-une rationalité de l'individu-autonome propre aux sociétés occidentale.
Or ces mères ne se sentent qu'à la marge appartenir à ces deux rationalités, elles effectuent un syncrétisme original mais elles le font dans une situation où le soutien social est annihilé par le changement social qui entrave les transmissions à la fois verticales (intergénérationnelles) et horizontales (soutien social).
Notons un élément important : Le titre de cette partie annonçait concerner les mères issues du fleuve, tant Bushinengue qu'amérindiennes. De ces dernières il apparaît n'avoir été question pourtant, dans un certain nombre de cas, les logiques sociales nous ont semblé être à ce point semblables qu'il est possible de ne pas les dissocier. Enfin, nous l'avons souligné dans d'autres paragraphes, les mariages inter-communautaires sont à ce point nombreux que la dissociations entre ces deux communautés ne peut se faire en se basant sur des marqueurs ethniques que seraient le nom ou la couleur de la peau. La différence se fait selon nous ailleurs : les amérindo-brésiliens ont deux origines, soit ils viennent d'une structure familiale hautement patriarcale et évoluent dans des conditions où le père demeure présent au domicile, soit les structures familiales sont marquées par l'infrastructure-fleuve. Dans ce dernier cas, les groupes sociaux ne nous semblent pas seulement similaires, mais identifiables.
Notes :
1Notons que pour une bonne part, certains enfants résident aussi dans des familles le temps de leur scolarité afin de se rapprocher d'un établissement scolaire.
2Peut-être parce qu'à présent, en Haïti, il est plus simple d'éliminer une personne que de la réduire en esclavage. N'oublions pas que Toussain l'Ouverture avait lui-même des plantations et 'possédaient' des esclaves, entre autre son futur successeur, Dessalines, qui après avoir renversé le premier, établira des travaux forcés en Haïti, une situation proche de l'esclavage.